* hospitalité en wolof

Nous sommes enfin sur le continent noir – couleur du désespoir ?

Continent acculé, ensanglanté, jamais réhabilité - Continent émietté, amputé

Continent ébranlé, étranglé - Continent-foutoir, toujours ruiné, encore chiné

Pays illusoire, contradictoire

Continent enchaîné, toujours traîné

Enfants perclus, exclus

Peuple qui a saigné, crié, trimé, pleuré, erré

Après la douleur, la douceur ?

Heureux territoire, havre d'espoir. Peut-être.

Inspiré d'un texte du poète ivoirien Pierre Camara Nangale

Nous sommes là, mais que comprenons-nous au juste ?

Au départ, pas grand chose ...

Nous rencontrons l'Afrique en douceur.

Mosaïque de peuples et de langues. Patchwork humain, Complexité aussi. Richesse des rencontres.

Foule bariolée, flots humains ...

Dakar, la moderne, la frénétique ... semée de chantiers, de voies rapides, de constructions plus ou moins inachevées ou délaissées ... Charrettes, autos déglinguées, voitures luxueuses, fourgons multicolores (ah ! Les beaux clandos !).

Ici on vend de tout, partout - pour survivre.

Partout, ces enfants talibés qui mendient dans les rues en brandissant leur boîte vide, ces vendeurs ambulants qui se débrouillent comme ils peuvent parfois au risque de leur vie ... et puis ces jeunes femmes élégantes, magnifiquement parées ...

Nous partons quelques jours loin de la ville ... nous nous approchons du Siné Saloum, nous entrons par la petite porte, nous glissons dans les bolongs, nous découvrons un pays de songe, entre mer et fleuve. On ne sait plus trop ... on se laisse emporter, doucement, au gré de la pirogue et de son piroguier ...

Demain, nous repartons vers le Siné, avec notre propre bateau ...Impatience.

Je repense à cette phrase lue ... « Lorsque la nuit tombe sur le delta du Saloum que les oiseaux et les singes s'endorment enfin, juste avant que les hyènes ne hurlent, il faut tendre l'oreille et patienter. » Nous sommes prêts ! Y'a plus qu'à !

Teranga* sénégalaise

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