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Béa et ses gars
5 avril 2009

LA traversée

Pas de narration linéaire ... je ne sais pas faire et en plus, c'est toujours un peu barbant à lire ... c'est toujours la même chose : veiller, dormir, veiller, dormir, manger, veiller, dormir, veiller, dormir, manger ... et puis la mer, la mer, la mer, la mer ... à perte de vue ...

Alors je vous propose quelques incursions thématiques ...

  • Ce qui ne tue pas rend plus fort.

Tout est dit !

  • Les eschares nous guettent ...

Au bout de plusieurs jours de position assise majoritaire, nous voici avec des fesses de babouins ! De sournois boutons rouges nous constellent le derrière. La nécrose n'est pas loin ... argh !!!!!!!!!

  • Où l'on (re)découvre la Vache Qui Rit.

Eh oui, voilà où on en est ! A se délecter de Vache Qui Rit. On est descendu bien bas, ma foi. Je crois que c'est pour ça qu'elle se marre. Elle le sait ; ça la fait rigoler de savoir qu'elle est le dernier recours. On rêve de roquefort, de camembert moulé à la louche, de crottins de Chavignol, de munster, de chèvres frais, de comté, de motins charentais, de gruyère râpé même ... et qu'est-ce qu'on mange ? Je vous l'donne en mille ... de la Vache Qui Rit ! Elle le sait, la diablesse, qu'elle est la seule à ne pas avoir besoin d'une frigorifiée, que tous les voyageurs en mal de frometon se l'arrachent ... la bouée de sauvetage de l'amateur (éclairé ou non) de fromage. Quand plus rien n'existe, « The Laughing Cow » est là !

Je propose de construire un autel, que dis-je, un temple, une cathédrâle, un Taj Mahal, en l'honneur du sauveur Vache Qui Rit.

  • Où le moral en prend un coup.

Peut-être c'est toute cette eau autour de soi ...

« Je ne suis pas marin !!! », m'écriai-je, avant d'éclater en sanglots. Petite faiblesse, fatigue, coup de blues dans la grande bleue, angoisses, ... mais très vite, la reprise en main.

« Marin ou pas, va falloir continuer le chemin ! », riposte le capitaine.

  • Chaleur, chaleur, chaleur.

On croit devenir glaçon, fondant inexorablement au soleil ... Sauna gratos ! On transpire par toutes les pores de la peau, à grosses gouttes ; on laisse des flaques à chaque pas ... Y'a pas dire, y fait chaud à l'équateur !

Au bout de 2 jours, on a enfin rangé les polaires et les couettes, qui ont servi jusqu'au Sénégal (fait pas si chaud en Afrique !!). On vit nus comme des vers ; la décence m'empêche de vous le prouver photos à l'appui. La nuit, on enfile un tee-shirt et un short.

... et arrivés à destination, c'est toujours le four ! 35°C !!! C'est trop !

  • Zone de convergence intertropicale.

Tout ça pour nommer le terrible Pot au Noir, hantise des marins ...

Nous, on a eu de la chance – et un bon routeur (merci Patrick !)-, ça s'est passé presque comme une lettre à la poste. Pas d'orage, pas de pétole ... on avance, malgré quelques grains sans danger.

  • La Météo pour Tous.

Juste un mot pour remercier encore une fois Patrick qui nous a suivi pendant toute la traversée et qui nous envoyait régulièrement la météo et des conseils avisés.

  • On a coupé la ligne.

22/03/2009 - 20h58 – latitude 0, par 27°27W. Champagne !!! ... enfin, tournée générale de sirop de menthe pour tout l'équipage !

  • Défaillances et petite casse.

Tout n'est pas rose sur la grande bleue.

Au bout de 48h, faute de vent suffisant, les batteries ne rechargent pas assez et nous éteignons, à regret, notre frigo. C'était ça ou le pilote automatique ; le choix a été vite fait ! Tant pis pour l'eau fraîche ! Certains jours, nous devons faire tourner le moteur pour recharger le parc batteries. La prochaine fois, on installera des panneaux solaires.

La dernière semaine, nous avançons sous trinquette ; la manille de la tétière du génois a cédé, rendant la voile inutilisable. Heureusement, super Francis avait fini d'installer l'étai largable ...

Quelques boulons dévissés, le dernier couliseau de grand-voile cassé, des grincements intempestifs ... Deux rivets du hale-bas de bôme cassés ... on met un bout et ça repart !

Malgré tout, on est arrivé à bon port !

  • Sérénité.

Seuls à bord, avec pour seule compagnie les oiseaux de mer (eh oui, même au milieu de l'Atlantique, il y a des oiseaux !), les dauphins, le vent et les vagues ...

  • Chez nous.

Sensation étonnante d'être à la fois en voyage et chez soi ...

Sur le pont et dans le cockpit, près de la mer et des vagues, tout est comme avant, au temps où Ojala n'était qu'une résidence de vacances. Mais, dès que l'on pénètre dans son ventre, on a ce sentiment particulier d'être « à la maison », quelque soit l'endroit où l'on se trouve. A un moment, être partis comme on peut l'être lorsqu'on est en mer ou dans un pays lointain, et l'instant d'après, se sentir plus chez soi que peut-être nulle part ailleurs ... Ojala est devenu notre foyer.

  • Harmonie

Juste comme ça ... réflexions recueillies dans une de mes lectures transatlantiques ... pour réfléchir ... peut-être ...

« Les choses doivent s'harmoniser. Votre maison ne doit pas être plus grosse que votre coeur, votre lit pas plus grand que votre sommeil et votre nourriture pas plus abondante que votre estomac. » (sage hindou)

«  Chaque personne a un unique devoir moral : vivre pleinement sa vie. Pour trouver son chemin dans le monde, il faut regarder droit devant soi. Il existe une voie pour chacun et un lieu de repos. Il faut saisir le bonheur d'où qu'il vienne, prendre son plaisir où on le trouve, aller où son cœur le conduit. »

à méditer ...

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Commentaires
T
ça fait rêver de vous lire.<br /> Ce blog a vraiment réussi son pari : Nous faire un peu voyager avec vous.<br /> En tout cas, on se sent presque tout proche, alors que pourtant quelques touts petits KM nous séparent.<br /> PRO-FI-TEZ bien, bises.<br /> <br /> TOM
T
Yeah, la class, respect, bravo à vous les zamis ! vous l'avez fait !<br /> une bien belle transat' ma foi on dirait !<br /> vivement les retrouvailles, may be dans les iles ...<br /> bisavous...encore des photos et des post !<br /> la famille PiGall...<br /> hop.
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