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Béa et ses gars
4 février 2011

Ojala en KUNA YALA

Après 1 mois et demi passé aux San Blas (Kuna Yala), nous voici de retour à la "civilisation" ...

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Par Tao :

NUEDI !

 

(« bonjour ! » Ou « c'est bon ! » en langage kuna)

San_Blas

Les San Blas sont un archipel qui compte plus de 300 îles (ndlr : 365, paraît-il, ... de quoi y passer l'année ...) , où la plupart du temps on trouve des cocotiers.

Les habitants de cet archipel se nomment « Kunas ». Les Kunas sont des indiens de petite taille ; ils sont à peine plus grands que les Pygmées.

Ils habitent dans des villages construits sur des îles, prêt du continent et d'un rio (fleuve). Le rio leur permet l'accès à l'eau douce et à leurs cultures (sur le continent).

Ndlr : En 1925, les Kunas se sont révoltés contre le gouvernement panaméen qui tentait, par la force, une assimilation des indiens « non civilisés » avec des méthodes plutôt brutales (déplacements de population, occupation militaire ...). Ils ont obtenu gain de cause mais ils se sont repliés sur les îles où ils se sentaient plus en sécurité. Ils ne sont pas revenus vivre sur le continent, par habitude ou peut-être à cause d'un passé encore trop récent.

Aujourd'hui, le gouvernement de Panama laisse les Kunas gouverner les îles San Blas sans trop interférer dans leurs affaires intérieures.

Ils cultivent bananes, yuccas (hum, c'est bon ! On mange les tubercules, comme pour les pommes de terre), riz, mangues ...

San_Blas4

Ils construisent leurs huttes avec du bois, des bambous et des palmes ; et pourtant la durée de vie de ces constructions est d'environ 20 ans.

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Il faut être très respectueux car ils n'ont pas les mêmes traditions que nous.

Chaque cocotier appartient à une famille Kuna, donc on n'a pas le droit de prendre des noix de coco car c'est de l'argent pour eux.

Ndlr : Tous les 3 mois environ, une famille Kuna est envoyée sur une île éloignée du village pour s'occuper de la cocoteraie. L'entretien des cocotiers et la récolte se fait donc par roulement. Les noix de cocos étaient utilisées , il y a encore peu de temps, comme monnaie ; il n'était donc pas étonnant de voir un Kuna débarquer à l'épicerie avec son sac de cocos pour faire ses courses.

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Ils viennent parfois à couple du bateau avec leur « ulu » (pirogue) vous proposer des poissons (délicieux !), des langoustes ou des molas. ou parfois tout simplement pour nous observer ... (ndlr ; qui observe qui ???)

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Tao

Robeson5C'est quoi des molas ?

Historiquement, les femmes Kunas arboraient des peintures corporelles. Elles utilisaient des teintures extraites de certaines fibres végétales, surtout le rouge, le bleu et le jaune, pour leurs peintures corporelles aux formes géométriques. Ce serait vers le milieu du 18ème siècle, peut-être sous l'influence des Huguenots français (arrivés aux San Blas en 1700 et chassés en 1757), que seraient apparues des peintures sur les blouses portées désormais par les Kunas.

L'apparition des molas cousus suivant la technique utilisée de nos jours – dite de « l'appliqué inversé » (pour les connaisseuses) – date de l'époque Victorienne, ce qui correspond à la période durant laquelle les Kunas s'implantaient sur les îles. Les motifs choisis étaient alors géométriques ou inspirés directement de la nature et de la vie quotidienne.

Tenue vestimentaire

Les hommes Kunas s'habillent de nos jours à la façon occidentale : pantalon, tee-shirt et casquette.P1230095

Lors de certaines fêtes, les caciques (chefs) et quelques hommes portent comme autrefois une chemise à manches longues fermée sur le devant, froncée dans le dos et sous le col ouvert en V. De couleur unie (bleu, vert, jaune ou mauve), elle tombe sur un pantalon noir, coupé un peu court. Ils nouent parfois une cravate et se coiffent d'un feutre noir.

Ici, le grand-père d'Aladin qui a tenu à se faire prendre en photo avec son habit de fête.

Les femmes, elles, arborent chaque jour leur tenue vestimentaire traditionnelle. Elle se compose d'une blouse aux manches courtes et bouffantes, coupée dans un tissu imprimé très coloré et sur laquelle, devant et derrière, sont intégrés les magnifiques molas.

La jupe mi-longue, le saboured, est un simple carré de tissu enroulé autour de la taille, de couleur plus discrète, vert ou bleu foncé avec quelques motifs simples.

Traditionnellement rouge vif à motifs jaunes le foulard, le muswe, est simplement posé sur les cheveux courts.

IMG_9499Autour des avant-bras et des mollets sont enroulés les wini, longs chapelets de petites perles oranges, jaunes et noires qui sont enfilées au fur et à mesure pour former des motifs géométriques. La finesse des bras et des jambes est un signe de beauté pour les Kunas. Autant dire que je n'ai aucune chance par ici !!

La tenue est parfois complétée par un petit anneau en or passé dans le nez, des colliers, des boucles d'oreilles et des bagues en or. Dernière touche d'élégance, le maquillage : les pommettes sont rehaussées de rouge orangé et un trait noir tracé le long de l'arête du nez depuis la base du front.

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Village

Le premier constat que l'on fait en arrivant dans un village c'est que la place est chère. Pour aller saluer le Sahila (chef religieux et coutumier), il faut se glisser entre les huttes et bien faire attention à baisser la tête lorsque nécessaire ... Les habitations sont collées les unes aux autres, les passages et linteaux ne sont pas prévus pour nos gabarits de uagas (étrangers).

Les gens viennent ici principalement pour se délecter des magnifiques îles désertes plantées de cocotiers ... le paradis !

Robeson4Mais l'intérêt, en tout cas pour nous, naît surtout de la rencontre avec le peuple Kuna – peuple pacifique et accueillant. Nous avons passé 10 jours dans les îles Robeson, au fin fond du golfe des San Blas, dans le village de Bredio. Et là, c'est l'émerveillement !

Nous avons passé des moments simples (d'une rare simplicité – qui dit rare, dit chère) mais inoubliables avec les gens de ce village, et particulièrement avec Bredio qui parle très bien espagnol (c'est plus facile pour communiquer).

Robeson

Joshua et Tao jouent avec les enfants. Tao est devenu l'enfant du village ; il disparaît parfois ... et on le retrouve en train de s'ébrouer dans l'eau avec ses copains kunas, ou bien en train de pagayer à bord d'un ulu, ou encore en train de courir entre les huttes ...

Bredio leur a fait essayé le ulu à voile ; et le lendemain, voici nos loulous seuls sur leur ulu ...

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Le moment de la séparation est forcément difficile et c'est les yeux brouillés par les larmes que nous quittons – à regret- cet havre de paix.

Comme quoi, c'est surtout les rencontres qui forgent notre voyage et lui donnent un sens (s'il en avait besoin !).

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